JACKALOPE BURGER
(fragment)
Jeudi 19 décembre 2002.
Cette nuit, c'était son dixième anniversaire alors en rentrant tout seul à la maison avec ma Valérie en tête, j'ai tapé ce texto vers 05h47,
" Complètement déchiré, on pense toujours à toi. Tu manques. Jmarc. "
et je l'ai envoyé à Anna, Cendrillon, Fariba, Geneviève, Johanne, Juliette, Karine, Marie, Marine, Sylvaine.
Vers 09h33, alors que dormais, Juliette Nahon, jolie assistante de production à poil châtain, me tapait
" C'est qui, au juste ce " on " ? Mais à très bientôt alors. ju "
Vers 10h06, alors que dormais encore, Sylvaine Rattier, réalisatrice pulpeuse, me laissait ce message audio
" Comme réveil-matin, à six heures du mat, j'ai eu mieux, je te promets. Complètement déchiré, on pense toujours à toi. Tu manques. Après, le reste est inaudible. Mais alors pourquoi tu n'es pas venu à ma projection, bougre d'andouille ? En tout cas, ne me laisse plus ce genre de message d'une voix métallique, ça fait peur, ça me rend paranoïaque, une voix de femme en plus. D'ordinateur. Beurk. Utilise ta vraie voix, Jean-Marc, c'est beaucoup mieux comme ça. À bientôt. Je t'embrasse quand même. ",
car j'avais oublié que je n'avais que son fixe en mémoire et qu'un nouveau service Orange ânonnait les sms.
Vers 11h32, le vidéaste François-Xavier Tulart, alias Fix, ami de longue date fraîchement divorcé de son allemande Elke ou Heike me réveillait avec son
" merci de m'avoir enfin demandé pardon - la vie n'est que la vie - le futur est déjà du passé ",
texto incompréhensible puisque je croyais avoir uniquement demandé pardon l'avant-veille à Fariba, technicienne du spectacle avec un cul dément pour tout le mal que je lui avais fait.
Oubliant volontairement Fix et Sylvaine, j'ai tapé à Juliette
" " on " c'est " je ", ju. Tu le sais. Qd " on " est beurré on " on " doit. Sinon toi ? Ça va ? C'est vrai que tu manques. Jmarc. ".
Vers midi, j'envoyais le texto de la nuit précédente à Aco, Daliah, Emma, Lyson, Marie-Pénélope, Susannah, Viera, Yadira, mais avec de légères modifications. Ce qui donnait
" Encore totalement déchiré, je pense à toi, (…), je ne sais pas pourquoi. Tu manques. Jean-Marc. ".
J'insérais chaque fois le bon prénom dans le (…) en essayant de ne plus trop intervertir mes destinataires.
Daliah, jolie quadra brune dans le paramédical, m'a aussitôt répondu
" appelle moi maintenant ".
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