El Notice biographique / Présentation
Jean-Pierre Guillard naît le 12/12/60 (60
= 12 x 5) à Courbevoie (le 12 est le nombre du blues, Jean-Pierre
Guillard à 12 ans jouera instinctivement le blues de 12 mesures).
Il naît donc et est illico envoyé respirer l’air
de la mer.
La nourrice s’appelle Madame Flèche.
L’enfant est contemplatif. Quoique sexué, il n’est
pas encore impatient
(il n’est pas pressé de marcher , ni de faire du vélo
etc.)
En 1974, on le trouve marin. En 1976, mangeur d’hallucinogènes.
En 1977, saxophoniste. En 1980, il entre à l’Ecole
des Beaux-Arts de Paris – aux innocents les mains pleines
– il y ré invente la peinture de marine.
Jean-Pierre Guillard est d’emblée attiré par
le contenu d’abstraction de la peinture moderne – l’inexplicable
ordre secret que les couleurs et le rythme produisent le laisse
muet.
Les premières oeuvres représentent de grands losanges
blancs (non pas vides) formés de pressions de couleurs fauvistes.
Plus tard le losange s’ouvrira, deviendra un entre-deux séparant/unissant
d’extravagants totems qui, calés contre les verticales,
se font face. Cet entre-deux se peuplera ensuite, peu à peu
, jusqu’à ces grandes toiles de 1984 (“climatiques”
dit-li) où tout sujet est absorbé par l’ampleur
et la densité de la couleur. Le sujet Jean-Pierre Guillard
semble avoir été absorbé dans le paysage de
la toile, être passé derrière le tableau car
il paraît avoir cessé de peindre, puisque dorénavant
on le trouvera poète, chanteur de jazz, on le rencontrera
sur les scènes de théâtre.
Pas un jour sans peindre depuis quatre ans. Une pratique peut-être
trop intensive a pu créer une sorte de dédoublement...imagé,
si on peut dire, par un mois de décembre 1984 bouleversant
de vide.
Jean-Pierre Guillard arrête de peindre; il ne dessine que
nuitamment, succinctement, les veux fermés. Quand on lui
propose d’exposer en avril 1986, c’est sur ces dessins
somnambuliques qu’il s’appuie. Cette série (grands
fusains sur lavis) s’intitule naturellement “FANTOMES”.
En 1987, un long voyage au Mexique confronte l’artiste au
sens de l’imagerie cathartique- les dessins et les oeuvres
sur papier de Jean-Pierre Guillard forment un véritable peuple
de figures ahurissantes, secrètes et prégnantes.
Le goût pour la peinture réapparaît
avec ardeur, les fantômes durent en évoluant, prennent
de la couleur, évanescents ou grotesques.
A partir de 1991, il restera trois années en Bourgogne où
l’usage du format (immobile) carré (150 x150) devient
récurrent ; utilise le bâti que l’on retrouve
encore aujourd’hui; les toiles s’intitulent “SUJET”
ou “SPRIT”...
Parallèlement il réalise en collaboration avec les
éditions du Théâtre Typographique, la part dessinée
de deux ouvrages : “Allemands” de Walter Benjamín
et “In the Sheer Whatness” de Dominique Fourcade.
Installé de nouveau à Paris depuis 1994, Jean-Pierre
Guillard, par son oeuvre tragique et festive continue à chaque
toile l’aventure du vide au visible, provoquant inlassablement
les apparitions, guettant leur épiphanie.
Jérémie Laplace
Ses derniers travaux seront présentés
à la galerie W (3 rue Burq Paris 18ème) dans une double
exposition personnelle au mois de novembre. Une autre exposition
personnelle aura lieu en novembre Galerie Axel Holm à Ulm,
en Allemagne. D’autre part Jean Pierre Guillard participe
à une exposition collective qui se tient au mois d’octobre
à Nagasaki, Japon, à la Galerie Kensuke Lida.
Des oeuvres de Jean-Pierre Guillard sont collectionnées au
Musée National d’Art Moderne G. Pompidou et par le
fonds d’acquisitions de la Bibliothèque Nationale.