Q:
Connaissez vous, jean-pierre, le jeu pigeon vole? |
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R: Oui, |
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je le connais. |
Q:
Accepteriez vous qu’on l’applique à votre
peinture, à vos fantômes? |
R: Non. |
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En
fin, si on joue, oui; Sinon, non. |
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Q:
Avez vous des couleurs qui soient fantômes? |
R: On ne joue
pas là: |
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Il y a quelques années plusieurs choses ont disparu;
en 85, j’arrête de peindre. Je fais des dessins
somnambuliques que j’ai appelés fantômes.
C’est tout. |
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Q: Mais quand même… |
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R:
Bon, oui, parfois ça arrive. |
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R: Non, |
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en
fin la couleur c’est du fantôme en branche déjà.
Les fantômes, c’est plutôt des histoires
de formes: C’est ce qui était là qu’on
ne voyait pas et quant on le voit, il n’en n’est
plus. |
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Q: Oui |
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R:
Mais il n’y a plus non plus ce qu’on voyait avant. |
Q: Mais les rapports… |
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R: C’est
une sorte de condensation d’absence qui devient, si
on veut, forme. |
Q: Alors vous peignez l’absence? |
R: Il y a eu
des superpositions de disparitions dont, disons, la dernière
est: le manque de sujet. |
Q: Alors les fantômes c’est
l’absence de sujet à peindre? |
R: Pas seulement.
Ca vaut pour moi. |
Q: Ce peut –il que, dans votre
travail, des fantômes aboient ? |
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R: Une fois
une méduse a crié. |
R: C’est
pas mal ça. Oui, un peu comme dans toute œuvre
qui fait qui dit viens, viens, viens |
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Q: Comme le souvenir qui peut être
fantôme? |
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R: Pareil. |
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Est fantôme le souvenir dont on ne se sert pas, qui
revient et que l’on ne reconnaît pas. |
Q:
Mais ça fait revenir ? |
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R: Ca n’existe
pas mais c’est lourd |
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et
ça respire. |
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Q:
Mais ce n’est pas aussi un peu grotesque? |
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R:
Souvent, oui. Souvent, souvent. |
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